Sophie Bénazeth, sociétaire de la Tréso, travaille pour le collectif des épiceries sociales et solidaires (affilié à l’Union Nationale des Groupements des Epiceries Sociales et Solidaires (UGESS)). Habituée de l’espace de coworking malakoffiot Casaco, où est également né le projet de la Tréso, elle est revenue à l’occasion des Mardis de Casaco sur les enjeux liés à l’alimentation aujourd’hui.
Qu’est-ce qu’une épicerie sociale et solidaire ?
Les épiceries sociales et solidaires sont des lieux d’accueil et d’accompagnement pour les personnes en situation de précarité alimentaire. En lien avec les travailleur·euse·s sociaux·ales, elles vendent des produits alimentaires à ces bénéficiaires pour 10 à 30% des prix de la grande distribution, mais leur proposent également parfois des ateliers d’accompagnement en compagnie de conseillers en éducation sociale et familiale.
L’approvisionnement des épiceries sociales et solidaires
Les sources d’approvisionnement de ces organisations sont multiples mais souffrent de tensions : les dons et les achats complètent des collectes animées par des bénévoles ainsi que les ramasses, c’est-à-dire la récolte des invendus en grande surface. Cette dernière méthode demande beaucoup de temps de tri de ce dont les grandes surfaces se débarrassent comme des déchets, et 60% des produits récoltés, ayant dépassé leur date limite d’utilisation optimale (DLUO), doivent être jetés avant d’être mis en rayon. Les épiceries sociales et solidaires subissent par ailleurs des difficultés dans le stockage de leurs produits, souvent installées dans des locaux prêtés par les municipalités ne leur permettant pas d’accueillir les quantités nécessaires face à des arrivages sur lesquelles elles n’ont pas de contrôle. D’où l’importance de l’organisation collective en réseau, qui permet la mutualisation des espaces de stockages et des transports ainsi que des achats groupés.
La précarité alimentaire en France
La précarité alimentaire est à la fois physique et économique : elle correspond à un manque d’accès à l’alimentation et à un défaut de qualité et de suffisance alimentaire, voire à une dénutrition.
Le seuil de précarité alimentaire en France est calculé à partir du quotient familial, qui nous informe sur le reste à vivre d’un foyer une fois toutes ses factures réglées, et qui constitue entre autres son budget alimentaire. Ainsi, la précarité alimentaire se cumule souvent à d’autres formes de précarités, notamment liées au logement ou à la santé. Aujourd’hui, 8 à 9 millions de personnes en France sont en situation de précarité alimentaire, dont de plus en plus d’étudiant·e·s et de retraité·e·s.
Au total, cela correspond à 16% de la population, soit 1 français·e sur 6.
Pour aller plus loin
Depuis plusieurs années, des membres de la société civile se sont rassemblés au sein d’un collectif pour une sécurité sociale alimentaire afin de faire de l’alimentation et du bien manger une priorité sociale au même titre que la santé. C’est également une priorité au sein de La Tréso, qui œuvre pour une alimentation saine, durable et accessible.
Je participe !
Retrouvez un point de collecte alimentaire et un frigo solidaire à l’entrée de la Tréso en libre accès. Participez aux dîners solidaires organisés en partenariat avec des associations engagées de la ville : le 23 novembre avec Ségou et l’Asiam dans le cadre du FestiSOL, et le 30 novembre avec Scarabée.